|
Forts de l'Esseillon
E
n 1815, la Savoie est restituée au Roi de Piémont-Sardaigne, allié de l'Autriche.
Victor-Emmanuel Ier fait alors fortifier la barrière des Alpes afin
d'empêcher le passage de l'armée française vers l'Italie.
Le relief particulier de l'Esseillon, qui domine la vallée de l'Arc sur 2
kilomètres en amont de Modane, est une barrière naturelle bloquant l'accès à la
vallée de la Haute-Maurienne et au col du Mont-Cenis, entre la Savoie et Turin.
C
'est en 1817 que débute la construction des forts de l'Esseillon.
Ce chantier titanesque d'édification d'une véritable cité militaire est confié
à Olivero. Ce jeune capitaine piémontais, formé au système de défense autrichien,
met en pratique le modèle du marquis de Montalembert, Général d'artillerie
français du 18ème siècle : C'est un principe de fortifications
perpendiculaires et de tours à canons. En effet, ce modèle préconise que les
fortifications présentent une forme polygonale afin de pouvoir faire face à
l'ennemi quel que soit le côté attaqué. De plus, les différents forts se protègent
entre eux par des tirs croisés.
Cinq édifices sont donc construits, l'évasement de la vallée mettant l'ensemble
hors de portée de l'artillerie.
Les forts sont baptisés des prénoms des membres de la famille royale de la Maison
de Savoie.
L
es différentes fortifications sont les suivantes :
- Fort Victor-Emmanuel : C'est le plus grand des forts de l'Esseillon, il pouvait
accueillir jusqu'à 1500 hommes.
- Fort Charles-Félix : Il fut détruit en 1860 sur ordre de Napoléon III.
- Fort Charles-Albert : Ce fort ne fut jamais achevé.
- Fort Marie-Christine : C'est la plus élevée des cinq forticiations.
- Redoute Marie-Thérèse : Cet édifice est isolé de l'autre côté de l'Arc (rive
gauche).
Une tranchée bastillonnée, aujourd'hui disparue, allait du fort Marie-Christine
(au Nord-Ouest) au fort Charles-Albert (au Nord-Est). Elle permettait de protéger
le nord du quadrilatère fortifié de l'Esseillon.
Cet ensemble architectural majestueux remplit efficacement sont rôle dissuasif
jusqu'en 1860.
|
|